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La mine de charbon de Saint-Lon-les-Mines (Landes)

Par Bruno Cahuzac (Société Linnéenne de Bordeaux) paru dans Le Mois Scientifique d’Aquitaine, mars-avril 2014, n° 347-348, p. 1-4. Pour le lire, cliquez ici.


La région de Saint-Lon-les-Mines, au sud des Landes, est caractérisée par un dôme anticlinal au cœur duquel affleure le Crétacé inférieur (étage Albien, - 100 Ma), contenant des couches de lignite qui furent exploitées. L’examen de nombreux forages de reconnaissance dans ce secteur montre que 10 d'entre eux ont traversé du lignite, avec notamment le forage pétrolier SL2, profond de 2 398 m, qui permet de bien connaître les faciès et les épaisseurs des séries sédimentaires. Un aperçu de la géologie de Saint-Lon est brossé. Au niveau des puits d'exploitation, les lits de lignite (= charbon) crétacé sont peu épais, intercalés dans un encaissant formé d'argiles, marnes, calcaires, grès fins. Le lignite et les argiles ligniteuses sont chargés en pyrite qui, instable, donnait des réactions exothermiques provoquant des incendies. Des minéraux ont été découverts dans ces couches : cristaux de gypse néoformé, sidérite, limonite, calcite, ainsi que succin et ambre au sein du lignite. La présence de fossiles marins à lagunaires témoigne de la proximité du rivage bordant les forêts marécageuses de conifères d'où provient le lignite.


L’Histoire de la mine de Saint-Lon a été reconstituée à partir de nombreuses archives et de divers témoignages. Le gîte de charbon (en limite des communes de Saint-Lon-les-Mines et de Cagnotte) est connu depuis des temps très anciens : déjà, les Aurignaciens du voisinage ont taillé des parures et bijoux à partir de matériaux qui en sont issus. Les forgerons d’antan venaient y chercher le lignite, ce combustible gratuit, qui affleurait sur les flancs du ravin de Lasalle. Dans la 2ème moitié du XVIIIe siècle, Jacques-François de Borda d’Oro, l’illustre savant dacquois, avait exploré un puits ouvrant sur cinq galeries, premières tentatives d’exploitation de ce gisement qui deviendra cent ans plus tard la "Mine de Saint-Lon". Son histoire est une succession de courtes périodes d’exploitation et de longs abandons dus à une extraction très difficile. C’est à partir de 1895, quand la concession fut rachetée par la Compagnie des Salines de Dax, que la Mine prendra de l’importance jusqu’à changer le nom du village, en 1918. Mais après la dernière Guerre, la mévente du charbon, devenu trop cher, amena la fermeture définitive de l’exploitation, et, une fois l’usine démantelée, le site tomba dans un oubli total. Il ne reste aujourd’hui que le nom du village pour rappeler sa notoriété passée..., et un petit musée récemment installé.



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